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Le virus de Schmallenberg poursuit son c Le virus de Schmallenberg poursuit son chemin

L'agent pathogène qui doit son nom à la localité allemande où il a été isolé, a gagné l'ensemble du territoire français depuis son arrivée dans le nord-est du pays en 2011.

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Alors que les moucherons qui véhiculent le virus de Schmallenberg ont repris leur activité depuis la sortie de l'hiver, la Plate-forme nationale d'épidémiosurveillance (Esa) continue de recenser les foyers dus au passage du virus l'an dernier. Et pour cause.

« Les cas que nous recensons depuis le 1er septembre 2012 correspondent à une exposition des animaux à partir du mois de mai 2012, rappelle Kristel Gache, épidémiologiste à GDS France. Il y a un décalage entre le passage du virus et le moment où éleveurs et vétérinaires observent ses conséquences. En 2012, le moucheron a repris son activité en mai. La grande majorité des mises bas avec malformations foetales sont survenues en octobre et novembre pour les petits ruminants, et en décembre-janvier-février pour les bovins. »

Le front de la maladie a progressé

Depuis le 1er septembre 2012, la maladie a gagné du terrain. Elle touche largement la Bretagne, le Massif central, le Sud-Ouest et même la Corse. Dans son dernier point de situation, la plate-forme Esa recense 1.669 nouvelles exploitations atteintes depuis cette date : 1.403 élevages de bovins, 237 d'ovins, et 29 de caprins.

« Sont principalement atteints les départements où le virus a peu circulé l'année de son apparition, commente Kristel Gache. Neuf foyers sur dix se situent dans ce que nous appelons la zone 2. C'est-à-dire les départements considérés comme peu exposés au virus en 2011. »

Se pose la question du risque pour les jeunes animaux qui n'ont pas rencontré ce virus, qui semble s'installer pour plusieurs années. En particulier pour les agnelles dont la mise à la reproduction intervient rapidement. La vaccination pourrait se justifier.

Une immunité à vie

Pourquoi les nouveaux foyers sont surtout dans cette zone 2 ? A cause de l'immunité qui se met en place après la rencontre avec le virus. « Aucun des animaux atteints cette année n'a été malade l'année dernière, observe Kristel Gache. Nous restons sur l'hypothèse qu'un animal en contact avec le virus est immunisé à vie. Nous n'avons pas d'études le prouvant, mais nous faisons le parallèle avec le virus d'akabane, un proche cousin de celui de Schmallenberg. »

Un deuxième passage est possible

Les informations centralisées par la plate-forme nationale d'épidémiosurveillance révèlent une différence importante entre espèces. « 18 % des élevages ovins atteints depuis le 1er septembre 2012 ont déjà été touchés lors de la campagne précédente. « C'est-à-dire avant le 31 août 2012, détaille Kristel Gache. Cela concerne 7 % des foyers caprins et seulement 3 % des exploitations bovines. Ces données concordent avec les résultats des enquêtes sérologiques dont nous disposons. »

Ces derniers montrent, en effet, que le taux de séroprévalence est bien supérieur dans les foyers bovins par rapport aux ovins. « Neuf animaux sur dix sont immunisés après le passage du virus dans les élevages de bovins, contre trois sur dix seulement dans les élevages ovins, complète l'épidémiologiste. La probabilité d'observer de nouvelles manifestations de la maladie à la campagne suivante, est donc supérieure dans un foyer ovin. »

Une description de la forme aiguë pour les bovins

La Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV) a décrit l'infection aiguë par le virus de Schmallenberg après enquête dans quatorze élevages. « La chute de production laitière est très marquée sur plus de la moitié des vaches dans certains troupeaux, relève Eric Collin, de la commission épidémiologie de la SNGTV. L'animal est malade cinq à sept jours. 25 à 30 % du troupeau présente des symptômes. »

Certains ont des diarrhées, avec des allures de grippe hivernale ou de salmonellose. L'hyperthermie n'apparaît parfois qu'après le début de ces diarrhées. « Il faut continuer à la contrôler, insiste Eric Collin. Elle est très forte, au-dessus de 40 °C pendant cinq jours, et s'accompagne d'une perte d'appétit et d'un abattement général... »

Du côté de la reproduction, les praticiens ont observé des avortements en fin de gestation, sans pouvoir les lier au virus. Ils suspectent en revanche des avortements précoces. « Des vaches diagnostiquées pleines à l'échographie, ne l'étaient plus après le passage du virus », rapporte Eric Collin.

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